"La grande contradiction du gouvernement sur la TVA"
La droite jubile! Le gouvernement augmente la TVA de
0,4 point, c’est bien la preuve tant attendue, et bien au-delà des résultats de
l’élection présidentielle, que Sarkozy était ce grand président visionnaire
injustement battu. Malgré ces errances la TVA sociale est pourtant une vraie
bonne idée. Bonne, simplement
parce notre système de retraite bénéficie à de plus en plus de
personnes mais est financé par un volume de salaires de moins en moins
important. Pas besoin d’être économiste pour comprendre que ce n’est pas bon
signe et que cela ne devrait pas s'arranger.
Un Sage |
Faire financer les retraites par la TVA, c’est faire
participer cette fois-ci tous les français, mais aussi tous nos visiteurs, tous
nos touristes à son financement. C’est l’assurance d’avoir pour la première
fois un système qui a plus de cotisants que de bénéficiaires. Bref c’est
l’assurance de sa survie. C’est tellement évident qu’il convient de se demander
pourquoi nous n’y parvenons pas. Les deux dernières tentatives celle de Sarkozy
et celle de Gallois, sont deux tels échecs qu’il est bien plus juste de parler
d’arrogance que de grands présidents.
L’échec de Sarkozy a principalement deux origines. Comme
toujours sur un sujet qui demandait de la pédagogie, de la finesse et un
minimum de compromis, Sarkozy a fait dans la provocation en ne baissant que les
cotisations patronales et pas les cotisations salariales. Pas l'ombre d'un
geste non plus envers les rmistes ou les bénéficiaires du minimum vieillesse
qui allaient se prendre une hausse de presque deux points dans la figure. Dès
lors, la TVA sociale devenait un marqueur idéologique marquant la victoire d’un
camp sur un autre, ce qu’une démocratie n’aime pas. La deuxième raison a été la
grossièreté de l’argumentation. Qui en effet pouvait croire qu’augmenter la TVA allait contrecarrer la concurrence chinoise ou faire baisser les
prix des produits français? Les arguments étant louches, le projet le devenait
encore plus. Bref il s’est ramassé.
Le deuxième échec est plus surprenant. Gallois a
commis l’erreur de présenter la TVA sociale comme une mesure permettant de
baisser le coût du travail. En faisant cela, Gallois se retrouvait partie
prenante dans le débat opposant une droite qui défend l’offre et la
compétitivité coûts et une gauche qui défend(ait) la demande et la compétitivité
hors coûts. Car la TVA sociale est avant tout une mesure de financement de la
protection sociale, pas une mesure de baisse du coût du travail aux bénéfices
d’ailleurs très incertains. En renvoyant le sujet sur le domaine idéologique il
l’a condamné une nouvelle fois. C’est décevant de la
part de cet homme dont le statut de haut fonctionnaire, de dirigeant reconnu
pour son doigté et ses nombreux succès lui donnaient justement l’opportunité de
se mettre au-dessus de la mêlée.
Un
jour viendra peut-être un dirigeant politique pour qui le sauvetage de notre système de retraite sera
plus important que la défaite du camp d’en face ou que le respect de la doctrine européenne. Ce n’est visiblement pas l'intention de la gauche.
Lien sur le figaro.fr : La grande contradiction du gouvernement sur la TVA
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Parmi tous les arguments en faveur de la Tva sociale, il faut surtout souligner le point suivant :
RépondreSupprimerPar construction le système actuel de financement des cotisations pénalise le produit français et avantage le produit importé. C’est un véritable droit de douane, mais à l’envers ! Les produits et services français supportent le poids de la sécu dans leur prix de revient, pas les produits importés. La Tva sociale a donc pour effet de mettre tous les produits au même niveau. Elle ne pénalise pas le produit importé : elle le remet en concurrence loyale et non faussée avec le produit fabriqué en France.
Bertrand de Kermel
Mais en augmentant dans les mêmes proportions le prix d'un même produit qu'il soit fabriqué ici ou là bas, la TVA sociale ne modifie pas les équilibres. Par contre dans le cas d'un produit exclusivement importé, il fait que ce produit contribuera davantage à notre modèle. Le surplus sera payé soit par le consommateur soit par une réduction de marge des nombreux et inutiles intermédiaires pour les produits contraints sur leur prix par le marché.
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