« Ça
n’a absolument rien à voir! »
Cette réponse d’Hortefeux
dimanche sur BFM TV à la journaliste qui lui demandait s’il tirait un enseignement de la
réélection d’Obama, apporte un éclairage à l’interrogation de
Françoise Fressoz. Mme Fressoz anticipait avec justesse dans son
blog que cette victoire devrait enfin précipiter le devoir d’inventaire
du Sarkozysme car mettant à bas un précieux argument
pour s’y refuser, à savoir qu’aucun chef d’Etat n’a survécu à la crise
économique.
Bien bel espoir, mais c’était
sans compter sur le fait que ce rejet de la remise en
question, du doute repose bien davantage sur la Croyance que sur la Raison. Sur la
croyance que Sarkozy n’a pas perdu les élections. Il a « tangenté la
victoire » prêche même le fidèle Hortefeux. Mais après les très classiques «ça n’a absolument
rien à voir », « vous comparez ce qui n’est pas comparable" ou « c’est
un autre continent », nous avons tout de même eu droit à de nouveaux
arguments pour remplacer au plus vite le précieux perdu.
L'UMP dans la 4ème dimension (à Nice) |
Passons vite sur Copé qui
un peu plus tôt s’enfonçant toujours plus bas le remplaçait par l'occultation
de la crise pendant la campagne présidentielle, pour passer à ceux d’Hortefeux beaucoup
plus intéressants car étant très certainement la nouvelle ligne de défense psychologique
de l’Ex. Le premier argument est une extension de ce même incroyable déni de
réalité, cette incapacité à accepter la défaite qui semble dorénavant faire
partie des gènes du Sarkozysme et d’une grande partie de la droite. Sarkozy n’a
pas perdu l’élection présidentielle. C’est impossible, ce n’est pas arrivé. Depuis
cette même quatrième dimension Hortefeux nous explique que des élections
américaines, il retient surtout la victoire des Républicains à la chambre des
représentants, négligeant largement le fait qu’ils y sont majoritaires depuis
2010 et que l’élection de 2012 ne devrait pas modifier significativement leur
nombre de sièges. Obama n’a pas vraiment gagné, donc Sarkozy n’a pas vraiment perdu.
Imparable. Le deuxième argument choc d’auto-défense s’appuie toujours sur Obama
qui ne devrait sa réélection qu’à l’absence de réformes importantes durant sa
présidence en opposition bien sûr à un Sarkozy qui, lui, a pris tous les
risques. L’Obamacare? Une réforme non financée balaie rapidement
Hortefeux.
Que dire alors face à
ce qui ressemble de plus en plus à un délire? Quels nouveaux arguments seront
inventés après la possible réélection de Merkel? Sarkozy finira-t-il sa vie dans la certitude
qu’il est toujours Président? Ce n’est pourtant pas
les occasions qui ont manquées de faire preuve de ce sens des responsabilités
que l’UMP ne cesse d’exiger des autres. La réélection d’Obama ne risque bien de
n’être qu’un ajout de plus à la longue liste des excellentes raisons qu’aurait la
droite de s’interroger enfin sur un homme, une méthode et une ligne politique
qui les a conduit à 5 défaites électorales d’affilée, à une radicalisation
destructrice, et qui a fait naître des Copé, des Morano, des Pelettier….et des
Hortefeux.
Le Sarkozysme apparaît
de plus en plus comme un étrange château de carte maintenu par la seule foi de ses adorateurs. Pourtant
celui qui réussira à retirer la première carte aura de grandes chances d’apparaître
comme le refondateur de la droite. Il faudra pour ça oser être Judas.
Un commentaire. La page Facebook est là!
De toute façon l'argument de "ils ont tous été balayés par la crise" est un gros mensonge depuis le départ. Merkel a été reconduite en 2009, Reinfeldt (en Suisse) en 2010, même chose en Estonie, etc. Les contre-exemples ne manquent pas même en Europe. Je comprends même pas qu'on puisse encore l'utiliser sans aucune honte.
RépondreSupprimerVous savez si la droite actuelle avait encore un peu de probité, l'UMP n'en serait pas là. Si vous ne l'avez pas lu je vous invite à lire le billet "ce pacte est fondé sur un mensonge d'Etat"
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